dimanche 3 mai 2009

Le mélange de Pat Coleby

Pat COLEBY donne la composition de son mélange dans tous ses livres sur les herbivores. Et l'industriel australien qui le produit et le commercialise, précise la composition et les rations sur la fiche produit internet (!). De très nombreux forums (surtout sur les chevaux) en langue anglaise en font état.

Voici donc les ingrédients et leurs proportions relevés dans Natural Goat and Alpaca Care (éditions Landlinks Press) :

- 25 kg de dolomiTe ( l'auteur précise : une poudre blanche, pure)
- 4 kg de sulphate de cuivre (l'auteur précise : pentahydraté, couleur bleue, 25% de l'élément cuivre)
- 4 kg de fleur de soufre (l'auteur précise : la poudre vendue pour le jardinage convient)
- 4 kg d'algues marines
>> Garder le mélange bien sec !

Ce qui est important : le couple 'dolomite /sulfate de cuivre' dont le ratio en masse est de 6,25
La dolomite est l'anti-poison du cuivre...
Le ratio couvre aussi les besoins en calcium et magnésium de l'animal...
Les deux composants réagissent ensemble dans l'eau : le cuivre se retrouve coincé sur la dolomite, et le binôme n'a plus d'utilité pour l'animal... C'est pour éviter cela que le mélange doit être gardé au sec !

Dans Natural Sheep Care aux Editions Acres USA, Pat précise que sur les terroirs riches en magnésium, il est tout à fait possible de remplacer 1/3 de la dolomiTe par une source de calcium. Certes, en France il y a aussi des poches riches en magnésium, mais nos méthodes culturales le rendent indisponible aux plantes (et donc aux animaux). Seul les exploitations en bio devraient se poser la question, sur la base d'une analyse du sol. J'habite dans une telle zone ; étant 'mal' entourée, j'ai gardé le ratio d'origine.

J'ai enfin retrouvé le ratio (en masse) pour préparer un vermifuge pour caprins : 2 dolomiTe pour 1 sulfate de cuivre (vu pour chèvres mais PAS dans le livre des moutons ! Désolée, je n'ai pas d'édition bovins et rien sur le site de Acres)

Ensuite, le ratio 6,25 entretient un terrain sain, équilibré en parasites dans l'hôte. Personnellement je me suis contentée de ce dernier. Savoir que le ratio peut être si petit en toute sécurité m'a permis d'écarter mon coté perfectionniste, de me détendre... et de donner plus de cuivre à une biquette ou une brebis au coup par coup quand nécessaire.


Les algues marines
: rapport 6,25 avec la dolomite, comme le cuivre (c'est pratique pour se souvenir) et je n'ai trouvé aucune corrélation. J'ai compris que Pat considère que environ 4 kg (/25) est un minimum santé convenable et sans effet secondaire pour les ruminants ; elle conseille à de nombreuses reprises de mettre des algues en libre service aux animaux. Les algues sont riches de tous les oligo éléments. Nos compagnons savent mieux que nous à quel moment ils en ont besoin et en quelles quantités.

Les algues contiennent naturellement du sodium (sel par exemple). Pat n'en rajoute pas dans son mélange : les bêtes ont un bloc de sel à disposition à coté.

Nature des algues : les indices sont pauvres... Pat cite souvent le 'kelp', mot gardé en français et qui désigne les algues géantes. Et dans le livre sur les chevaux, elle donne le nom d'une algue et sa composition élément par élément ; il s'agit de Ascophyllum Nodosum, une algue brune commune : le varech (dixit un commercial... qui vend les algues à la tonne, mais depuis 2007, j'ai oublié le nom de l'entreprise)


L'idéal en fait, ce serait de mettre chaque ingrédient dans des gamelles séparées et de laisser les animaux établir leur menu... Et c'est d'ailleurs ce que Pat préconise comme mode de distribution pour les chevaux. Ces derniers semblent réagir volontiers à la forte teneur en protéines des algues ; c'est sans doute le cas pour les autres espèces mais dans une bien moindre mesure (d'où la possibilité d'incorporer les algues dans le mélange).

D'autre part, en fonction des résultats des analyses du sol, Pat suggère d'incorporer d'autres minéraux comme par exemple du cobalt si il y a carence avérée.

Pat Coleby a mis ce mélange au point pour l'Australie et la New-Zealand. Elle l'a confirmé aux USA. Les anglais aussi l'utilisent. Alors... moi aussi j'ai voulu (et veux toujours) en faire autant !

A bientôt donc.

Remarques : l'idéal est bien sûr de se procurer le livre de Pat Coleby correspondant à sa production et un bon traducteur. Pour trouver la bonne traduction, j'ai aussi lu de la documentation en français...
Finalement beaucoup d'informations fort utiles sont données sur le site de Acres ; dommage qu'il n'y ait pas le topo sur les minéraux... (quoi que... en lisant attentivement ce qui est écrit sur les différentes maladies et affections pour chaque espèce, beaucoup est dit...)

Je rappelle aussi qu'en anglais 'dolomite' désigne aussi bien la dolomie que la dolomiTe. Pat spécifie que la 'dolomite' (mot anglais) doit être pure ; donc traduit en français, cela donne dolomiTe.

Enfin, dans cet article comme dans tous les autres, je me contente d'écrire ce que j'ai compris, de témoigner de ce que je fais ; je m'applique pour être factuelle. Si je me suis trompée, je serai très reconnaissante à qui me le signalera.
Les lecteurs sont priés d'exercer leur esprit critique et de choisir librement pour eux mêmes.

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